Après le coronavirus, que sera l’éducation

Ghada Choucri Mercredi 03 Mars 2021-15:31:20 Jeunesse
Après le coronavirus, que sera l’éducation
Après le coronavirus, que sera l’éducation

Continuer ou transformer les méthodes pédagogiques, là est la question. Au moment d’écrire ces lignes, la pandémie du Sars-Cov-2 n’est pas finie. L’incertitude quant à la sortie de crise semble toujours d’actualité et, ce, malgré les vaccins distribués au compte-goutte. Toutefois, nous ne nous intéresserons pas ici vraiment à la situation mais plutôt aux effets de celle-ci sur l’éducation. Parce que, internationalement, tous les systèmes scolaires ont dû réagir très rapidement et trouver des solutions pour éviter la contamination. Il a fallu mettre en place des mesures sanitaires dans les établissements et établir des enseignements à distance précipitamment, selon le site Thot Cursus. Ainsi, la pédagogie n’a pas eu le choix de promptement changer. La question se pose tranquillement au fur et à mesure que les autorités médicales traitent la maladie : que sera l’éducation après la covid-19? En général, une crise est révélatrice de problèmes. Des inondations fréquentes de terres autour de points d’eau démontrent les effets de la déforestation sur la rétention des pluies. Une invasion d’insectes détruisant des champs peut être causée par la perte de biodiversité, dont des animaux et oiseaux insectivores. Ainsi, la covid-19 a mis en lumière la fragilité des systèmes éducatifs dans le monde. D’ailleurs, l’UNESCO a appelé dès l’automne 2020 les pays à investir massivement dans l’éducation pour le monde postcovid. Parce que si la formation à distance a pu être un substitut dans plusieurs territoires, un nombre inquiétant de milieux se sont retrouvés sans possibilités ou presque de poursuivre leur éducation. Du coup, les organisations non gouvernementales ont très peur qu’une bonne partie de cette génération du coronavirus ne retourne pas à l’école, particulièrement dans certains pays asiatiques et africains. Ce qui mènera à des inégalités croissantes au niveau international. Les appareils technologiques n’ont pas été un égalisateur de chances, au contraire. La preuve en est que sur les 500 millions d’enfants en Afrique, seul 1 million utilise des technologies éducatives. D’ailleurs, nous avons souligné les écarts entre milieux urbains et ruraux et, ce, y compris dans les pays riches. Non seulement les disparités se sont accentuées pendant la crise mais elle a aussi révélé que la plupart des systèmes scolaires étaient vétustes. En effet, malgré l’intégration grandissante de moyens technologies et d’autres approches didactiques, il n’en demeure pas moins que le modèle restait celui du cours magistral suivi par des travaux pédagogiques et, enfin, des examens. Cette formule n’a pas pu tenir dans un contexte où la formation à distance a été forcée. Il a fallu changer les codes, adopter des cours plus concis, des moyens de communication et d’évaluation différents, etc. Ainsi, sans se réjouir d’un événement qui a fait des torts incomparables aux économies et aux populations, il est légitime de se demande si, quelque part, la covid19 n’était pas la crise qu’il fallait pour l’enseignement. Pour Microsoft, par exemple, cet événement est l’occasion parfaite de passer d’une culture d’enseignement à une apprenante. En plus d’inculquer les compétences de base comme la lecture, l’écriture et le calcul, l’école postcovid pourrait offrir l’opportunité d’apprendre à « réinventer ». L’avenir exigera en effet aux générations d’être en mesure de s’adapter à différents climats, à de nouvelles technologies et crises. En effet, un autre virus pourrait frapper l’humanité dans un avenir plus ou moins proche. Ainsi, une école qui demande à ses apprenants de se renouveler doit elle-même faire l’exercice. La situation sanitaire depuis le début 2020 a obligé les établissements à repenser ses approches en ajoutant les solutions à distance. Il y eut autant des réussites que des échecs avec cette méthode. L’école postcovid devra bâtir à partir des expériences vécues durant la crise et trouver des remèdes aux maux remarqués. 

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